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Marie EXCOFFON-GAGNOUD

Chargée de Mission Développement et valorisation de la participation citoyenne à la recherche / Service de la Diffusion des savoirs et ouverture à la société / Lyon

« Co-construire, partager et apprendre ensemble »

Grâce à mon métier, j'ai l'impression de grandir chaque jour, autant personnellement que professionnellement.

Publié le

En quoi consiste votre travail au sein de l’Université Gustave Eiffel ?

Depuis janvier 2021, je suis chargée de mission « Développement et valorisation de la participation citoyenne à la recherche » sur le campus de Lyon, au sein du service Diffusion des savoirs et ouverture à la société (DSOS), lui-même positionné au niveau de la vice-présidence Recherche.

Tout part de ce principe : au cœur de l’université, nos scientifiques possèdent des savoirs académiques de grande qualité. Mais sur un même sujet, certains citoyens possèdent également des savoirs issus de leur quotidien qu’il peut être intéressant, à un certain moment de la recherche, d’entendre et d’intégrer. Je me situe donc sur cette frontière, pour créer des passerelles entre science et société et faciliter la co-constructions des savoirs. Concrètement, je travaille à la mise en œuvre d’outils pour favoriser l’expression citoyenne et la participation aux recherches. Je conçois, je facilite puis valorise des outils en faveur de cette co-construction.

 

Quand et comment est né l’intérêt que vous portez à ces questions ?

Je fais partie de la génération qui a grandi avec les Fêtes de la Science et, toute petite déjà, j’étais impressionnée par cet univers scientifique que je trouvais à la fois mystérieux et difficile à appréhender. Bien plus tard, j’ai obtenu un Master Recherche en océanographie et c’est à cette époque que sont nés mes premiers questionnements concernant la façon de partager les résultats scientifiques. Je me suis plus spécifiquement demandé comment adapter un discours scientifique pour qu’il soit compris de mes collègues, voisins ou famille… Les chercheurs communiquent entre eux mais comment redistribuer leurs résultats à la société ? Il s’agit principalement d’argent public, donc comment partager, écouter, inclure et informer ? J’estime que c’est un droit de chacun de connaître ces avancées.

 

À quoi ressemblent vos journées ?

En ce moment, nous sommes dans une phase stratégique de lancement et de réflexion autour de nouveaux outils comme « Reflexscience » par exemple. Un portail web qui a pour ambition de faire découvrir le travail de nos scientifiques et de créer des passerelles entre science et société. Les journées sont donc assez différentes, entre gestion de projet, mises en ligne de contenus, conception de nouveaux outils, facilitation d’ateliers et valorisation. La médiation scientifique ne signifie pas être tout le temps sur le terrain, je passe aussi de nombreuses journées devant un ordinateur. J’ai en tout cas la chance de pouvoir échanger au quotidien avec mes collègues, des scientifiques, des écoles et associations : je ne suis jamais seule et les projets se créent grâce aux compétences et cultures de chacun.

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

J’aime penser et co-construire les projets ensemble, c’est assez stimulant ! Si je regarde en arrière, les moments d’émotions les plus forts de ma carrière sont ceux d’écoute mutuelle. Par exemple, je me souviens être allée avec un chercheur dans un forum de culture scientifique et technique où l’on demandait aux jeunes leur avis sur une question. Leurs retours étaient très riches et leurs solutions très créatives. De son côté, le scientifique était ému d’apporter quelque chose à la société et d’entendre ce que les jeunes avaient à dire. C’était enrichissant pour tout le monde !

 

Quelles valeurs avez-vous à cœur de défendre chaque jour ?

L’ouverture, le partage et le dialogue car je suis persuadée que l’on devient intelligent au contact des autres. En ce sens, la médiation va plus loin que la vulgarisation car elle favorise la discussion, rend accessible la science et l’humanise. J’ai aussi à cœur de défendre l’égalité des chances et les valeurs fondamentales de l’université : la curiosité et l’esprit critique.

 

Comment envisagez-vous la suite ?

Il y a encore beaucoup de choses à faire sur l’implication citoyenne, nous n’en sommes qu’au début ! Certains scientifiques ont l’habitude de questionner les citoyens et d’autres pas du tout. Je m’aperçois que j’aime ces périodes où des choses émergent, où l’on avance vers l’inconnu. Cette frontière « Recherche et Société » n’est pas précise et le parallèle avec l’océan est intéressant : il y a encore des milliers de choses à faire émerger et protéger.